L’archipel de Lamu au Kenya

L’archipel de Lamu est un petit groupe d’îles situé sur la côte est du Kenya, à 250 km au nord de Mombasa et à 470 km au sud est de Nairobi. L’archipel est notamment constitué des îles de Lamu, Manda, Paté et Kiwayu.

La côte faisant face au continent au nord est recouverte de mangrove, alors que la plage de 12 km s’étendant de Forodhani House jusqu’à la pointe sud ouest de l’île est déserte, bordée de cocotiers, de bougainvilliers et de dunes de sable blanc immaculé.

Une île totalement préservée

Lamu et le village de pêcheurs de Shella, où est située la maison de plage et Forodhani House offrent encore de nos jours un exemple de ce que la vie au XVIIIe siècle pouvait être. Bâties en pierre de corail et en bois de mangrove, les hautes maisons surplombent les ruelles étroites de sable. Pas d’automobile, pas de vélomoteur, seuls les ânes et les gens circulent dans ce lacis de venelles.

Shella est connue pour héberger les plus belles plages de sable blanc de tout l’archipel.

Des habitants à l'esprit ouvert et accueillant

La culture swahilie est la culture partagée par les peuples de la côte de l'Afrique de l'Est. Le terme viendrait du pluriel du mot arabe sahel ساحل : sahil qui signifie côte ou frontière. Ces peuples ont des origines diverses mais présentent les mêmes caractéristiques, une population d'origine africaine bantoue avec des apports arabes et dans une moindre mesure persans.

Les archipels de Lamu, Zanzibar, des Comores, Kilwa, des cités-États côtières comme Mombasa, Gede, Malindi, formaient une unité de culture swahilie prospère et renommée, vivant du commerce de marchandises africaines destinées aux marchés locaux et orientaux.

C'est avant tout une culture urbaine, africaine et musulmane, où le sens de l’hospitalité et l’ouverture d’esprit sont fortement développés. Aujourd’hui, la langue Swahili est parlée par la quasi-totalité de l’Afrique de l’Est et du Sud. Elle est le trait d’union entre les peuples de cette partie du monde véhiculant toujours ces mêmes valeurs, cette qualité d’accueil qui ne vous échappera pas.

Comme on dit ici, “Karibu Saana”, vous êtes pour sûr les bienvenus !

L’un des aspects les plus intéressants de la culture swahilie est son style architectural, très caractéristique et très recherché qui, dès le XIIe siècle, reflète des influences arabes et asiatiques. L’artisanat est remarquable aussi.

L'architecture swahilie

L'un des aspects les plus intéressants de la culture swahilie est son style architectural caractéristique et très recherché, qui, dès le XIIe siècle, reflète les influences arabes et asiatiques.

Vos promenades sur les chemins étroits et sinueux de Mkomani vous feront découvrir de grandes maisons construites en pierre de corail, des mosquées, des maisons de style omanais le long du front de mer, des boutiques indiennes pittoresques, diverses résidences dans la rue principale et même une forteresse, dont les hauts murs de niru dominent la place centrale de la vieille ville.

En flânant à Lamu dans le labyrinthe de venelles, vous découvrirez également des portes en bois élégamment sculptées. Elles dissimulent des intérieurs d’un raffinement rare. Dans la véranda aveugle, ou daka, près de la porte, des hommes se détendent sur des bancs en pierre, ou baraza, ou bavardent avec des amis.

En franchissant le seuil de ces portes majestueuses, on entre dans un patio. Derrière, se trouvent une série de galeries intérieures longues et étroites qui mènent à l’espace le plus privé de la maison, le ndani. Cette conception architecturale unique est complétée de stucs délicats et de niches murales sculptées de manière très élaborée.

Les arts à Lamu

Les vents saisonniers qui ont amené les commerçants du monde arabe, de l’Inde, de la Chine et de l’Europe ont également participé à cet échange d’idées, de matériaux et de techniques.

La diversité des arts et de l’artisanat de l’archipel de Lamu est étonnante. Elle inclut les stucs des murs intérieurs, les chaises sculptées et marquetées, les portes, les lits et les coffres sculptés, les chapeaux traditionnels magnifiquement brodés appelés kofia, les tapis tissés et les pièces de ferronnerie surprenantes, y compris les bijoux en or et en argent, souvent ornées de délicates volutes.

La calligraphie reste une forme d’art importante aussi.Et la construction de bateaux, une tradition à Lamu depuis de nombreux siècles, particulièrement intéressante à observer au village de Matondoni.

Aujourd’hui encore, les maîtres-constructeurs de bateaux ne travaillent pas à partir de plans et sont capables de construire des voiliers en bois à la main, sans l’aide des machines modernes… ou de superbes maquettes de boutres, de très délicats souvenirs de cette culture ancestrale et de ce magnifique voyage.

Selon l’Organisation des villes du patrimoine Mondial, l’origine de Lamu remonte au VIIIe siècle de notre ère, soit il y a treize siècles. La ville en elle-même daterait du Xe siècle et son essor du début du XIIIe. C’est à cette époque qu’elle devient une des plus importantes agglomérations de la côte Est de l’Afrique sous l’impulsion de la population locale Bantoue et de marins venus d’Arabie, du Golfe Persique et d’Extrême Orient (Chine et Inde).

C’est ce mélange des trois cultures bantoue, arabe et indienne qui va donner naissance au peuple swahili ainsi qu’à sa langue : le kiswahili.

En 1506, Tristan da Cunha, navigateur et conquérant portugais, investit la ville. Les Portugais cherchent en effet à contrôler la route des Indes et le commerce des épices dans l’Océan Indien et considèrent Lamu comme un point clef.

En 1698, les Omanais, véritable puissance maritime régionale, chassent les Portugais de Lamu et de la région. En 1840, Le Sultan Al-Busaidi s’y installe, y compris dans le village de Shella, et partage son temps entre Zanzibar, devenue sa capitale, et l’archipel de Lamu et Shella, sa résidence favorite.

De la présence britannique à l'indépendance

Après deux siècles de domination omanaise, toute la côte est de l’Afrique au nord de Zanzibar est cédée à la Compagnie Britannique Impériale de l’Afrique de l’Est. Le Protectorat d’Afrique Orientale est constitué. Trois ans plus tard, Lamu devient capitale de district.

À l’indépendance du Kenya, le 12 décembre 1963, Lamu « redevient » africaine.

Elle est classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2001 pour la qualité de la préservation de cette si riche, ancienne, et toujours si vivante culture.